Jean-Christophe Ditróy est un peintre français né en 1965, qui vit et travaille à Paris.
Scolarisé à l'école Rudolf Steiner du jardin d'enfants à la quatrième, il se languit ensuite au collège jusqu'en fin de seconde, avant de se lancer dans une carrière artistique. Passionné de peinture depuis l'enfance, il entre à l'âge de seize ans à l'Académie Charpentier pour une année de préparation aux concours des grandes écoles d'art. N'étant titulaire que d'un BEPC, les portes du concours des Beaux-Arts lui sont fermées l'année de sa majorité, lorsque le baccalauréat devient obligatoire. Il se destine alors aux métiers de la décoration, et suit à cet effet une formation de cartonniste de vitraux, fresques et tapisseries aux cours municipaux de la ville de Paris, sous la direction de M.Quincy, travaille en parallèle comme encadreur rue Notre-Dame des Champs, et fréquente l'Académie de la Grande Chaumière, tout en préparant ses premières expositions.
De formation classique et de tempérament romantique — au sens tumultueux du terme — il évolue à contre-courant des années quatre-vingt, et son style s'apparente à cette époque bien plus aux préraphaélites qu'à la figuration libre, jusqu'à tomber à vingt ans dans un académisme à la limite du pompier.
Après une période de réflexion durant laquelle il travaille comme graphiste et illustrateur indépendant pour la publicité et l'édition, il revient à la peinture en 1992, dans une approche désormais abstraite, et qui n'a cessé d'évoluer depuis.
Son style profondément contemplatif évoque le paysage, le cielisme ou l'estampe, et offre au spectateur des ambiances, des matières où l'humeur vagabonde, libre de toute interprétation, sans s'attarder sur l'anecdote, devenue désormais superflue.
Basée sur un travail d'enduits « scénarisés » par des zones tour à tour chargées en matière, au grain épais, creusées de reliefs et de griffures dans lesquels la couleur à l'huile viendra ensuite s'agréger, ou bien, au contraire, par des espaces beaucoup plus lisses, propices à la transparence des glacis, sa technique fait usage aussi bien de l'empâtement pur ou du dripping, que des dégradés et des lavis les plus doux. Procédés d'une grande variété qui confèrent à ses toiles un aspect changeant, les animant en fonction de l'éclairage et de l'angle sous lesquels on les observe.
Le regard devenu flou, myope, flâne sur des grèves onirique envahies de brumes, des landes pluvieuses, avant d'être soudain propulsé en plein midi, en des lieux étrangement évocateurs « affranchis des personnages », comme l'avait exprimé un jour Mœbius en découvrant ce travail.
Héritier des romantiques, autant que des impressionnistes, sans jamais renier son admiration profonde pour les peintres toscans de la renaissance et les Maîtres flamands, Jean-Christophe Ditróy se fait l'humble successeur des émerveillements maritimes de Turner, et des éblouissements hivernaux de Brueghel.